En France, l’année 2020, marquée par la crise de la Covid-19, a bouleversé plus d’un secteur d’activités. L’immobilier n’échappe pas à la règle. Le marché a globalement résisté, la pierre faisant office de valeur refuge face aux fluctuations de la bourse et à la baisse de rendements d’autres placements comme l’assurance-vie. Cependant, le confinement a renforcé l’attrait pour les villes de taille moyenne et l’appétence pour un extérieur, mais a bouleversé le monde des SCPI et compliqué la tâche des primo-accédants. Ooinvestir fait le point sur les gagnants et les perdants du marché immobilier après une année à nulle autre pareille !
Immobilier : les gagnants de l’année 2020
Un premier confinement entre mars à mai et un second en novembre… Pendant plusieurs semaines, les Français ont été priés de rester chez eux. Et ont eu tout le loisir de revoir leurs objectifs en matière d’immobilier.
L’attractivité des logements avec un extérieur
Balcon, terrasse ou jardin : ces critères ont longtemps constitué une plus-value pour les biens qui en possèdent. Désormais, ces portes ouvertes sur l’extérieur valent de l’or et de nombreux Français, locataires comme propriétaires, en font une condition sine qua non pour leur futur logement.
Au sortir du premier confinement, la présence d’un balcon était même le critère n°5 des acquéreurs.
Le blog Ooinvestir s’était penché sur les envies immobilières des Français post confinement
Conséquence de cette forte demande sur un marché limité : les prix s’envolent. Dans les 11 plus grandes villes de France, le balcon ou la terrasse font bondir le prix d’achat de 9,9 % par rapport à un appartement en tout point identique.
La revanche des villes moyennes
Corollaire de l’envie d’extérieur, les acquéreurs semblent se détourner des grandes villes. Entre les restrictions de circulation, la fermeture des bars, des restaurants et des lieux culturels, les métropoles ont perdu de leur attrait au profit des villes plus petites.
Habituellement moins actives, elles affichent des prix de l’immobilier plus bas, permettant d’acquérir une superficie plus importante. À Paris, Lyon ou Bordeaux par exemple, la hausse des prix se poursuit, mais avec un net ralentissement. Au contraire, des villes comme Saint-Etienne, Angers, Le Mans ou Perpignan voient leur marché immobilier décoller.
Vous souhaitez savoir où investir en temps de Covid ? Le blog Ooinvestir vous répond !
Le retour de la résidence secondaire
Une maison à la campagne pour passer le week-end, les vacances, voire plus ? L’essor du travail à distance provoqué par la crise du Covid permet à de nombreux Français de travailler d’où ils veulent.
Conséquence : une forte hausse de la demande pour les biens type maison avec jardin à l’écart des grandes métropoles.
Le boom des visites à distance
Avec le confinement, le secteur de l’immobilier a accéléré sa transformation numérique. Les visites virtuelles commentées se développent et renforcent la place des agences 100 % digitales sur le marché. Depuis un décret d’avril 2020, il est même possible de conclure à distance l’achat d’un bien immobilier grâce à la signature électronique !
Immobilier : les perdants de l’année 2020
En matière d’immobilier, si la crise du Covid-19 s’est transformée en opportunité pour certains, elle engendre aussi de nombreux perdants.
L’incertitude des SCPI
Les SCPI (sociétés civiles de placements immobiliers) permettent d’investir collectivement dans un ensemble de biens : chaque investisseur engage le montant de son choix et acquiert ainsi une quote-part de la société. Toute la gestion est ensuite pilotée par un professionnel. De nombreuses SCPI acquièrent essentiellement des immeubles de bureaux ou des locaux commerciaux.
L’avantage de ce type de structure ? Le risque est dilué grâce à l’important volume de loyers encaissés chaque mois et au grand nombre d’investisseurs, avec souvent un bon rendement au rendez-vous. Mais le confinement a entraîné de nombreuses difficultés pour des milliers de commerçants, parfois contraints de mettre définitivement la clef sous la perte. D’autres ne peuvent plus payer leurs loyers.
Le chiffre d’affaires risque donc d’être en nette baisse sur l’année 2020, et avec lui le rendement net. Et du côté des entreprises, l’essor du travail à distance engage une réflexion sur la nécessité de conserver de grands bureaux, alors que les salariés travaillent depuis leur domicile, un ou plusieurs jours par semaine. De quoi assombrir l’avenir de ces structures si, en plus des commerces, de nombreux bureaux devenaient vacants.
Les difficultés des primo-accédants
En période de crise, les banques ont resserré leurs conditions d’accès au crédit, déjà restreintes fin 2019 par les recommandations du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), un organisme placé sous l’autorité du gouvernement.
De nombreux ménages se sont ainsi retrouvés exclus du marché du prêt immobilier. Pour certains, car leur taux d’endettement dépasse le seuil autorisé par le HCSF. Pour d’autres, car ils exercent un emploi dans des secteurs jugés économiquement risqués, comme la restauration ou les loisirs, lourdement impactés par le Covid. 200 à 220 000 ménages auraient été concernés, se trouvant alors dans l’incapacité de mener à bien leur projet. Une lueur d’espoir : début 2021, le HCSF est revenu sur ses décisions et a finalement assoupli les conditions auxquelles les banques peuvent accorder un prêt aux ménages. Principal profil ciblé ? Les primo-accédants.
Le blues des locations courte durée
Louer un appartement le temps d’un week-end à des touristes de passage : une machine à cash longtemps jugée bien plus rentable qu’une location traditionnelle par de nombreux propriétaires qui se sont lancés dans l’aventure.
Mais la Covid a rebattu les cartes. Fermeture des frontières, chute du trafic aérien et restrictions de déplacements ont plongé le secteur du tourisme dans le marasme, emportant avec lui les locations courte durée.
Effet direct : les propriétaires ont rebasculé ces biens vers le marché classique. À Bordeaux, Nice ou Paris, l’offre de meublés a littéralement explosé entre le 3e trimestre 2019 et le 3e trimestre 2020. Une situation qui profite notamment aux étudiants, ravis de voir sur le marché de nombreux studios et petits appartements revenir à la location traditionnelle.