La crise sanitaire a profondément modifié le paysage du financement participatif en 2020 avec des impacts pour les investisseurs. Ce mode d’investissement collectif permet de financer des projets d’entreprises ou des programmes immobiliers en levant des fonds via des plateformes de crowdfunding. Malgré des ralentissements de programmes ou la baisse des collectes relevés lors de la crise Covid en 2020, la situation sanitaire semble avoir épargné certains secteurs. Le blog Ooinvestir vous présente les points essentiels à connaître sur les impacts de la crise sanitaire sur ce secteur particulier.
Des signes de fébrilité en cours d’année 2020 pour le crowdfunding participatif
Les conséquences de la crise de 2020 se sont révélées immédiatement, tant au niveau des collectes de fonds et des campagnes de financement que sur la santé de certains secteurs d'activité.
Une diminution des collectes
Dès le début du premier confinement, les entreprises de financement participatif ont constaté un ralentissement sur le plan des collectes de fonds. Selon le baromètre du crowdfunding du 1er semestre 2020 réalisé par Fundimmo auprès des 26 plateformes du secteur, le montant des collectes a chuté de moitié de février à mars 2020. En effet, après avoir collecté 42,4 millions d’euros de fonds en février, elles ont vu les encaissements de liquidités chuter à 22,2 millions d’euros en mars. Que ce soit pour les épargnants, les promoteurs ou les plateformes, la crise de la Covid-19 a assurément fait bouger les lignes.
L’arrêt brutal des campagnes de financement participatif
Devant l’incertitude de la crise, les acteurs du secteur ont préféré suspendre les campagnes de collecte de fonds en mars 2020. En effet, les chantiers de construction ayant été stoppés dès le 17 mars, il n’était pas envisageable de poursuivre les opérations de levées de fonds à court terme. Avec l’arrêt de l’économie, le financement participatif n’a pas échappé à la règle, tous secteurs confondus (immobilier, transition énergétique, etc.). Les projets d'investissement en entreprise ont été suspendus, en attente de l’évolution de la situation économique liée à la crise du coronavirus.
Quelques secteurs d'activité en perte de vitesse
Selon Nicolas Sérès, président fondateur de la plateforme WiSEED, les financements portant sur des secteurs comme l’événementiel ou la restauration ont été mis à l'arrêt avec la crise sanitaire du coronavirus. Touchés de plein fouet par la situation sanitaire, les acteurs évoluant dans ces domaines n'envisagent pas de projets de développement immédiats.
Le crowdfunding immobilier et d’entreprise : un investissement participatif prisé
Passés les premiers mois d’incertitude, les campagnes de financements participatifs ont pu reprendre courant 2020, grâce au soutien des investisseurs et aux besoins de certains secteurs.
Des investisseurs à l’affût de campagnes de financement
Les investisseurs particuliers ont montré leur intérêt dès la sortie du premier confinement. Toujours selon le baromètre de Fundimmo, le mois de juin 2020 a connu une forte croissance des investissements pour atteindre 55,4 millions d’euros. Parmi les projets de financement, on trouve notamment :
- 86 % de résidentiel ;
- 6 % de commerces ;
- 5 % de bureaux ;
- 2 % d'aménagement ;
- 1 % d'autres domaines d'activité.
Connaissez-vous le rendement annuel moyen des placements de ce type au premier semestre 2020 relevé par le baromètre de Fundimmo ? 9,4 %, largement supérieur à un compte ou un livret d’épargne classique ! Les adeptes de ce type d'investissement recherchent un haut niveau de performance.
Des secteurs toujours porteurs en investissement participatif
Vous voulez investir une partie de votre épargne dans le crowdfunding ? L’immobilier fait toujours partie des secteurs où les opportunités sont courantes. En effet, les constructions pour le résidentiel se poursuivent pour pallier le manque de logements en France. Par ailleurs, de nouveaux modes d’habitats urbains voient le jour, tels que le coliving, appelant des configurations de logements différentes. Parmi les autres catégories d'opérations finançables en crowdfunding, vous pouvez compter sur celles portant sur :
- la transition énergétique ;
- l’alimentation ;
- le numérique ;
- la santé.
De même, les entreprises du secondaire ou du tertiaire proposent des projets de financement participatif intéressants.
48,6 % des fonds investis au 1er semestre 2020 concernent les investissements dans la couronne parisienne, toujours selon le baromètre du crowdfunding de Fundimmo. Ces chiffres sont confortés par les multiples chantiers du Grand Paris Express visant à renforcer le maillage des transports en commun et la construction de bureaux d’entreprises en région parisienne.
Des retards à prévoir dans les livraisons de programmes immobiliers
La crise Covid a bouleversé les campagnes de crowdfunding, ceci en raison de 2 facteurs : les retards sur les chantiers et les blocages des fonds propres des promoteurs.
L'incidence des reports de livraison sur le financement participatif
L’année 2020 a connu une première période d'arrêt de l'économie française à partir de la mi-mars jusqu’au 11 mai pour tenter d’enrayer l’épidémie du coronavirus. Pratiquement 2 mois se sont écoulés au cours desquels la plupart des chantiers de construction ont été interrompus. Cette première période a ainsi décalé les dates de livraison des programmes immobiliers. Par ailleurs, même si le 2e confinement s’est avéré moins strict pour les entreprises, il a fallu subir les impacts de la crise dans les équipes, retardant les calendriers initiaux. Entre les baisses d'effectifs pour des raisons de santé ou les coûts supplémentaires perturbant l'activité des entreprises, il a fallu composer avec de nouveaux paramètres apparus avec la Covid. Les clôtures de programmes de crowdfunding ont alors subi des impacts directs de la crise.
Exemple
Selon Jérémie Benmoussa, cofondateur de Fundimmo, les 5 plateformes de crowdfunding immobilier les plus importantes comptabilisent un retard de 6 mois pour 10 % de dossiers. Le report dépasse les 6 mois pour 5 % des portefeuilles.
En 2020, les acteurs de la promotion immobilière ont fait face à des contraintes administratives supplémentaires lors des demandes d’ouverture de projets. Les élections municipales ont notamment retardé les autorisations réglementaires dans certaines communes. Ces aléas se sont cumulés avec les conséquences de la crise déjà constatées avec les projets des acteurs du secteur.
Des fonds propres bloqués plus longtemps pour les opérateurs immobiliers
Les retards de chantiers obligent les promoteurs à geler leurs fonds propres pendant la durée du report. Ceci décale les opérations futures et, par conséquent, les nouvelles campagnes. Pendant ces périodes, les intérêts des investisseurs continuent de courir malgré la crise du coronavirus. Calculés dès l’ouverture du contrat, les taux d'intérêt restent fixes pour l’investisseur, mais représentent une charge supplémentaire pour les acteurs de promotion immobilière.
Les entreprises peuvent toutefois faire appel au Prêt Garanti par l’État (PGE) pour renforcer leurs finances, un dispositif mis en place par le gouvernement pour accompagner les secteurs en difficulté.
Les impacts de la crise sur le financement participatif sont perceptibles. En faisant appel au crowdfunding immobilier ou d'entreprise, vous pouvez soutenir l'activité de l’économie en France au travers de projets ambitieux. Avec les économies des ménages réalisées en période de Covid, parions que de tels projets remportent un franc succès à l’avenir.