Depuis début 2020, la pandémie de Covid-19 rythme notre quotidien, à coup de confinements et de restrictions. Les impacts sur notre économie sont nombreux, et différents secteurs d'activité en subissent les répercussions. Il est donc légitime de se poser certaines questions. Quelles sont les évolutions de prix pour l'immobilier ancien ? Les critères d'achats des particuliers ont-ils évolué depuis l’apparition du Coronavirus ? Les conditions sont-elles aujourd’hui favorables à l'investissement locatif ? Découvrez les conséquences de la crise sanitaire sur le marché de l’immobilier dans l’ancien avec le blog d’Ooinvestir.
Logements anciens : des conditions favorables à l'investissement
La pandémie de Covid-19 que nous avons connu début 2020 a rendu difficile le traitement des dossiers de crédit, notamment à cause des confinements successifs et des restrictions de déplacement. Cependant, la pandémie n’a pas entravé l'attrait des Français pour la pierre, laquelle offre même une certaine résilience face à la crise.
En effet, le volume des transactions dans l’immobilier locatif a connu une croissance de 5,4 %, et les résidences secondaires une hausse de 6,2 %. Selon un sondage de Meilleurs Agents, la pierre se trouve être l’investissement le plus sûr pour 69 % des Français.
Par ailleurs, 30 % des notaires de Bretagne ont enregistré une nette croissance de l’activité dès la fin du confinement de mai 2020. On assiste également à un changement dans les requêtes effectuées par les internautes sur les différents sites immobiliers avec la mise en place du télétravail. Celles-ci tournent désormais autour des logements possédant un balcon ou un jardin.
Étrangement, le délai pour la concrétisation des transactions s’est réduit entre 2020 et 2021, favorisant nettement l’investissement locatif. Ce dernier est passé de 95 à 86 jours pour l’achat de maisons, voire à 81 jours pour les appartements.
De plus, les taux d’intérêts bancaires liés aux demandes de prêts immobiliers restent relativement bas. Selon le site Les Furets, en 2021, les taux d’emprunt sur 25 ans, proposés par les établissements créditeurs, tournent aux alentours de 1,34 %, soit une diminution significative par rapport à 2020 où la moyenne se situait à 1,46 %. De quoi permettre à de nombreux foyers d'acheter leur logement et de devenir propriétaires.
Malgré le drame sanitaire que nous traversons depuis maintenant 2 ans, l’investissement locatif reste une valeur sûre, offrant un rendement brut moyen dans l’immobilier ancien pouvant atteindre les 7 %.
Avec des conditions d'emprunt intéressantes, l’immobilier locatif séduit toujours autant les investisseurs et constitue plus que jamais une valeur refuge et un placement de choix pour les Français !
L’après-confinement : des critères d’achat qui changent
2019 s’était conclue en beauté, avec le million de ventes atteint. Cependant, la pandémie a entraîné une évolution du mode de vie et des besoins des ménages. Le premier confinement au printemps 2020 a permis d’introduire une nouvelle façon de travailler : le home office. Cette apparition a engendré une évolution des besoins de l’acheteur, qui souhaite désormais davantage d’espace extérieur et disposer d’une pièce bureau.
Parmi les 18 % de particuliers qui ont déménagé au cours de la dernière année, 4 personnes sur 10 affirment que la crise sanitaire a été l'événement déclencheur.
Selon une enquête réalisée par Se Loger, les acheteurs recherchent désormais plus de tranquillité et visent des communes situées en zone périurbaine ou rurales. On assiste également à des changements en termes de localisation. En 2020, 86 % des Franciliens considéraient l’idée d’acheter en Île-de-France. Ce chiffre s’amoindrit à 77 % au début de l’année 2021. Depuis, 17 % des Franciliens sont partis de leur domicile pour se confiner dans un logement « plus vert » et les acquéreurs se tournent désormais vers des départements comme la Seine-et-Marne, les Yvelines ou la Normandie, plus verdoyants, moins onéreux, tout en conservant une certaine proximité avec la capitale.
La région parisienne est tout autant délaissée par les provinciaux qui l’évincent à 97 % de leur recherche de logement. Les chiffres enregistrent une hausse des demandes en province, notamment dans certaines villes comme Angers (+ 4 %), Lorient (+ 6 %), Nantes (+ 6,5 %), ou encore Rennes (+ 9 %).
Pour autant, une crise majeure était attendue dans le secteur de l’immobilier, mais il n’en fut rien. Le coronavirus a moins sévi que ce que craignaient les professionnels de l’immobilier. Les ventes se sont maintenues, enregistrant jusqu’à 1 024 000 transactions immobilières au 31 décembre 2020, et ce, malgré le premier confinement au printemps 2020, qui avait stoppé net le marché de l’immobilier. Selon le site des Notaires de France, ce montant n’est pas si loin des chiffres de 2019 (on note une baisse de 4 %.).
Plus spécifiquement, le marché des résidences anciennes n’a cessé de croître depuis la crise du Covid-19. Au cours du 1er semestre 2021, le nombre de transactions a augmenté de 42 % par rapport au 1er semestre 2020. Qu’en est-il donc des prix ? Cette croissance de la demande est-elle sans conséquence ?
Résidences anciennes : des prix en hausse en province
L’évolution de la demande des habitations anciennes n’est pas sans conséquence. Les tarifs ont augmenté de 6,8 % pour les maisons, et 4 % pour les appartements, atteignant des records historiques pour les prix au mètre carré. Certaines villes moyennes ont noté un record d’augmentation des prix, comme Nantes (+ 11,1 %), Strasbourg (+ 10,7 %), Le Havre (+ 10,5 %), ou encore Rennes (+ 9,6 %), en comparaison avec 2020.
La région d’Île-de-France ayant été délaissée par les acheteurs, les tarifs sont restés stables dans la capitale dès le 3e trimestre 2020. Les prix des appartements anciens sont passés de 10 850 €par m² en novembre 2020 à 10 600 € par m² en avril 2021, selon les promesses et compromis signés chez les notaires.
Selon Thomas Lefebvre, directeur scientifique chez Meilleurs Agents, « il y a une vraie fracture avec le reste du territoire qui est tiré par le prix des maisons en forte croissance […] et une baisse homogène sur l’ensemble de la capitale. ». Ce sont actuellement les villes moyennes, plus que les grandes villes, qui attirent les acheteurs.
Toujours selon Meilleur Taux, certaines villes comme celle de Toulouse ont subi une grande inflation des coûts, au cours du 3e trimestre 2021. En effet, selon les données publiées par les notaires, les tarifs affichent une croissance de 8,4 % par rapport au 3e trimestre de l’année précédente. Toulouse subit donc une hausse de la demande immobilière, et ce, peu importe les quartiers.
En ce qui concerne le marché des zones rurales, Thomas Lefebvre analyse : « […] le marché immobilier français est porté par ces zones rurales. Les gens ne s’installent pas dans la campagne profonde, ils préfèrent les communes périurbaines à proximité des grandes métropoles. ». Ce qui explique la forte tension des zones rurales et périurbaines depuis la pandémie. La verdure et les plus grands espaces sont ainsi privilégiés par les familles pour des questions de confort.
L'immobilier reste une valeur sûre pour les investisseurs
Le bilan du CSN (Conseil Supérieur du Notariat), a démontré que, faute d’assez de biens à la vente, les prix allaient continuer de croître d’ici 2022 (allant jusqu’à 10 % par endroits).
Une forte tension est attendue en 2022, maintenant les écarts entre la province et l’Île-de-France. La crue des tarifs à Paris devrait se stabiliser à 1 %, alors qu’en province, celle-ci pourrait croître jusqu’à 9 %...
Est-ce qu’attendre que les prix diminuent un peu plus dans la capitale est une bonne idée ? Non, selon Thomas Lefebvre, « attendre que les prix baissent plus fortement à Paris, c’est attendre la dégradation des conditions d’accès au crédit ou des conditions économiques, ce qui n’est pas forcément le meilleur calcul ». Il se révèle donc intéressant de procéder à un investissement locatif rapidement, pour pouvoir profiter d’une plus-value certaine sur les prochaines années.
Ce qu’il faut retenir, c’est que l’immobilier post pandémie connaît une croissance de la demande, et par conséquent, des tarifs. Cependant, grâce à des taux d'emprunt attractifs, l’investissement locatif a encore de beaux jours devant lui. Enfin, même si aucun reconfinement n’est prévu à ce jour, les acheteurs continuent de s'intéresser à l'acquisition de leur habitation en zones rurales ou périurbaines, pour profiter d’un espace extérieur.