La crise sanitaire de la covid 19 n’est pas encore totalement derrière nous, mais les indicateurs épidémiologiques s’améliorent, une sortie de crise semble être à l’horizon. Il est temps de se pencher sur l’impact de cette crise, et de ses conséquences sur le marché de l’immobilier. L’immobilier est-il encore une valeur refuge pour les Français ? Comment vont évoluer les prix et les taux immobiliers ? L'exode urbain aura-t-il lieu ? Le blog Ooinvestir vous donne tous ses conseils pour votre projet d’investissement dans l’immobilier post-covid.
1. Immobilier : toujours une valeur refuge pour les Français pendant et après la crise du coronavirus ?
L’année 2020 aura, quoi qu’il arrive, un impact sur le marché immobilier. En effet, les confinements et les restrictions de circulation ont rendu les visites compliquées, et malgré la mise en place des visites virtuelles, de nombreuses transactions immobilières n’ont pas pu se faire.
Le marché de l’immobilier a donc enregistré une baisse en 2020, mais celle-ci est à relativiser : seulement 4 % sur un an, après une excellente année 2019 et les effets de la pandémie de la Covid-19, les Français ne délaissent pas le marché de l’immobilier. Au contraire, plusieurs indicateurs montrent que la pierre fait toujours figure de valeur refuge. Ainsi, le nombre de ventes a explosé de 460 % entre avril et juillet 2020, les Français reprenant les projets immobiliers reportés par le premier confinement.
L’épidémie de Covid-19 a également mis en lumière un changement dans le rapport des Français avec leur logement et leur vie quotidienne. Beaucoup de parisiens, et d’habitants des grandes villes, qui ont mal vécu les restrictions sanitaires, souhaitent habiter désormais des espaces de vie plus grands, et des envies de nature sont apparues.
Ainsi, le volume de transactions dans l’immobilier parisien a baissé de 18 %, comparé à une baisse de 4 % au niveau national. S'il est trop tôt pour parler d’exode urbain, des disparités sur le marché de l’immobilier vont voir le jour entre la capitale et le reste de la France.
Les premiers chiffres disponibles en 2021 montrent l’appétence des Français pour l’immobilier. Ainsi, la demande a augmenté sur l’ensemble du territoire (+8 % à Paris, +12 % en île de France hors Paris, +16 % en province). Cette forte demande, conjuguée avec une hausse du nombre de transactions (+3 %) entraîne une réduction des délais de ventes. Qu’en sera-t-il des prix du marché de l’immobilier ?
2. Immobilier post-covid : vers une hausse ou une baisse des prix ?
Les prix de l’immobilier sont repartis à la hausse depuis 2015, et l’année 2020 confirme cette tendance. Malgré le confinement et les répercussions économiques, le marché de l’immobilier a enregistré une progression de +6,3 %. Qu’en sera t’il pour 2021 ?
Les premiers chiffres des prix de l’immobilier de 2021, affichés au baromètre de l’immobilier LPI-Seloger, indiquent que les prix dans l’ancien ont augmenté de 5 % sur l’année écoulée.
Entre février et avril 2021, cette hausse était de 1,8 %, avec un écart entre les maisons (+1,6 %) et les appartements (+3,4 %). Bien évidemment, il existe de fortes disparités territoriales et le marché francilien n’est plus la locomotive qu’il était.
Certaines villes régionales tirent le marché vers le haut, à l’instar de Strasbourg, Rennes ou Nantes. Voici quelques chiffres montrant l’évolution des prix de l’immobilier ancien (de Février à Avril 2021) :
Appartements |
Maisons |
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Grand Paris |
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Strasbourg |
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Nantes |
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Rennes |
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À l’inverse, les prix de l’immobilier dans le neuf montrent un ralentissement en ce début 2021. Ainsi, ils ont baissé d’1,2 %, avec une chute de 5,2 % pour les maisons, et de 0,5 % pour les appartements selon une étude de seloger.com.
Il est difficile d’anticiper si ces tendances vont se maintenir dans le temps. Néanmoins, un cycle immobilier est long, et il va falloir attendre plusieurs mois, voire plusieurs années, pour ressentir les effets de la crise du coronavirus sur le marché de l’immobilier.
De plus, l'arrêt du secteur du BTP en 2020, va impacter les logements dans le neuf, ayant une incidence sur les prix de l’immobilier. Si la crise sanitaire du coronavirus a une influence sur les prix de l’immobilier, les répercussions ne se feront pas ressentir avant 2022.
3. Quelles perspectives pour les taux immobiliers après la crise du covid ?
Pour la majorité des acquéreurs, un crédit immobilier est nécessaire pour acheter un bien immobilier. Les banques, vont-elles augmenter leurs taux de crédit pour avoir l’assurance de faire face aux risques d’impayés ?
Les premiers chiffres de l’année 2021 montrent que les taux immobiliers restent au même niveau qu'à l’automne 2019, c’est-à-dire historiquement bas. Une étude réalisée par empruntis.com montre que sur les 35 taux étudiés (dans différentes régions, avec des taux et des durées d’emprunts différents), 31 sont stables et 4 sont en légère baisse (0,05 %), comparés à l'automne 2019. Voici les taux pratiqués par les banques pour le mois de juin 2021 :
Durée d’emprunt |
Meilleur taux immobilier |
Taux immobilier moyen |
---|---|---|
7 ans |
0,21 % |
0,65 % |
10 ans |
0,39 % |
0,75 % |
15 ans |
0,61 % |
0,95 % |
20 ans |
0,75 % |
1,10 % |
25 ans |
1,01 % |
1,35 % |
30 ans |
1,90 % |
2,10 % |
Les taux d’emprunts restent bas, c’est donc le moment d’en profiter.
Sous la pression de Bercy et des régulateurs, les banques ont reçu des directives visant à encourager les dépenses des ménages. Néanmoins, la constitution d’un dossier d’emprunt solide et un apport personnel pourront être des éléments décisifs dans l’attribution de votre prêt immobilier.
4. Vers une explosion des demandes de location en province ?
Durant le premier confinement, de nombreux citadins ont rejoint leurs résidences secondaires ou leurs familles, pour se confiner dans un logement plus grand. L’opérateur Orange a ainsi constaté une baisse de 30 à 40 % du nombre de téléphones connectés sur cette période. Rien de plus normal : quitte à rester enfermé, autant profiter d’un vaste espace, voire d’une maison avec jardin.
Une étude menée par le site seloger.com montre que les grandes villes sont désormais moins recherchées par les acheteurs. 48 % d’entre eux se tournent aujourd'hui vers des villes moyennes (- de 20 000 habitants), contre 16 % en mai 2020. 15 % souhaitent s’installer à la campagne (contre 4 % en mai 2020). Ces chiffres montrent bel et bien l’envie des acheteurs de fuir les centres des grandes villes. Mais quelle est la situation du marché locatif ?
La tendance est la même sur le marché locatif. Paris est moins recherché qu’avant. En effet, en 2019, 10,2 % des recherches de locations concernaient la capitale contre 7 % seulement en 2020. Les loyers ont baissé à Paris intra-muros (-3,4 %) mais aussi dans la petite couronne (-4,2 %) et la grande couronne (-3,3 %).
En revanche, les loyers se sont maintenus en périphérie et la baisse globale en Ile-de-France est seulement de 1,2 %. Les locataires cherchent donc des logements excentrés, avec des loyers moins onéreux, et des logements plus spacieux.
Avec l’usage renforcé du télétravail et sa généralisation, de nombreux salariés ont travaillé à leur domicile, et beaucoup souhaitent continuer ainsi. Des accords sont en cours de discussion dans les entreprises pour l’encadrer.
Toutefois, le 100 % télétravail n’est pas envisageable et une présence sur place sera nécessaire une partie de la semaine. Les salariés qui souhaitent quitter Paris doivent donc trouver un logement d’où ils pourront rejoindre leur lieu de travail facilement.
Ainsi, les villes moyennes, ayant une liaison ferroviaire avec la capitale , ont le vent en poupe. Selon l’étude de locservice.fr, après Paris, les villes les plus recherchées à l’heure actuelle sont Lyon, Toulouse, Bordeaux, et Nantes, toutes reliées à la capitale par le TGV.
L’immobilier reste donc une valeur refuge pour les Français. Les prix du marché dans l’ancien continuent d’augmenter en 2021, mais à un rythme moins soutenu que les années précédentes, alors que les prix du neuf baissent. Les taux immobiliers restent eux à un niveau historiquement bas. Les besoins immobiliers des Français ont été modifiés par la pandémie, et la demande locative explose dans les métropoles régionales, en périphérie plutôt qu’en centre-ville.