La crise sanitaire du coronavirus a eu un impact sur tous les secteurs et le marché immobilier n’y a guère échappé. À la fin du premier trimestre de l’année 2020, les activités étaient au ralenti : près de 160 000 ventes n’ont pas été conclues durant le confinement. En effet, les Français manifestaient logiquement moins d’intérêt pour les offres des agents immobiliers et n’avaient pas la possibilité de se déplacer. Si pour certains ménages, le confinement a offert l'opportunité plaisante de se retrouver, il a été pour d’autres l’occasion de constater que leur habitat ne répondait pas à leurs besoins. Ce qui explique que, depuis le déconfinement, une nette progression des recherches est constatée sur le marché immobilier. Quel bien immobilier choisir ? Dans quelle zone s’installer ? Et à quel prix acquérir la maison de ses rêves auprès des agences immobilières ? Ce sont autant de questions que se posent les potentiels acheteurs depuis le déconfinement. Le blog Ooinvestir vous apporte quelques éléments de réponse !
Suite au déconfinement, place à une reprise du marché immobilier ?
Le marché immobilier a-t-il repris des couleurs depuis le déconfinement ? La réponse : un retour incontestable des clients dans les agences immobilières sur fond de prudence toutefois quant aux prix et à l’accès au crédit immobilier.
Des clients visiblement de retour en agences
Depuis le 11 mai, les agences ou plateformes de vente et location immobilières enregistrent partout en France une hausse du nombre de visiteurs d’après Les Echos. Comme vous peut-être, de nombreux Français espèrent profiter du déconfinement pour acheter le bien immobilier qui répond à leurs attentes. Cela traduit sans conteste une reprise significative du marché immobilier. Évidemment, il s’agit là d’une bonne nouvelle pour tous les acteurs du secteur. Toutefois, pour certains acheteurs, la prudence reste de mise.
Il convient dès lors de noter un niveau d’activité quasi identique à celui d’il y a un an à la même période. De quoi laisser suggérer que le marché immobilier est sur une certaine dynamique et que les transactions immobilières ont fortement augmenté. L’opportunité de constater que les projets de vente débutés avant la crise du coronavirus sont restés d’actualité et que de nouveaux vendeurs entreront potentiellement très bientôt sur le marché.
Cela s’explique par le fait que certaines transactions immobilières sont toujours à l’ordre du jour et sont même, pour certaines, devenues urgentes. C’est le cas notamment des transactions immobilières liées à un projet de vie ( comme l’arrivée d’un enfant, une mutation professionnelle, une séparation, etc.). .
Des prix pour l’heure relativement instables
À la sortie de la crise sanitaire du coronavirus, le marché immobilier se montre relativement instable, avec une hausse des prix par endroits. De fait, tout en espérant un retour à la normale, les acheteurs se montrent prudents. Comme vous peut-être, ils estiment qu’il est difficile de prédire avec exactitude l’évolution du marché au cours des prochains mois. Une réaction compréhensible !
Quelques chiffres rendus publics peuvent toutefois permettre de se faire une petite idée de l’état actuel du marché. D’après le baromètre MeilleursAgents, il existe un effet de rattrapage post-confinement poussant encore à la hausse des prix au mois de juin. Il est ainsi fait état d'une progression des prix de l’ordre de 0,7 % à Lyon et de 0,8 % à Lille ainsi que dans la grande majorité des grandes métropoles (hors Paris). À Paris, une hausse des prix de 0,4 % est également constatée avec un coût au mètre carré atteignant les 10 586 €.
Le blog Ooinvestir a consacré un article aux prix immobiliers dans le contexte de la Covid-19
Mais pour y voir plus clair, s’il existe un facteur pouvant redéfinir les prix immobiliers en France dans les prochains mois, c’est bien celui du taux de chômage. En raison du ralentissement des activités pendant la crise sanitaire, le nombre de personnes au chômage a progressé en flèche. Un ralentissement économique qui a eu un impact considérable sur le secteur immobilier. Sans compter que de leur côté, pour répondre à la demande qu’elles reçoivent, les banques redéfinissent sur fond de durcissement leur politique d’octroi de prêts immobiliers aux particuliers.
L’obtention d’un crédit très liée à la situation du demandeur
Le taux du crédit immobilier pendant le déconfinement constitue un critère qui pousse les Français à acheter. Certes, le taux peut augmenter. Cependant, il semble que la tendance soit à la stabilité. Cela s’explique par la forte concurrence entre les banques sur le marché en matière de crédits immobiliers. Elles proposent généralement des taux de prêt intéressants. Vous pouvez donc profiter de cette situation pour affiner et réussir votre projet. Un agent immobilier peut dans ce cadre vous accompagner avec efficacité.
Pour autant, chose à ne pas négliger, un gouffre semble se creuser entre ceux présentant des garanties financières pour emprunter et les autres usagers. Ainsi, les personnes disposant de revenus importants et d’un certain apport financier peuvent sans difficulté se voir octroyer les taux les plus attractifs. À l’inverse, les pourparlers avec les organismes bancaires s'avèrent de plus en plus complexes pour ceux dont les ressources sont relativement modestes.
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À ce titre, les financements sans apport (prêt à 110 %) sont devenus presque impossibles à obtenir et les engagements sur de très longues durées sont désormais examinés avec la plus grande attention par les banques. Une tendance apparue antérieurement au confinement en raison des avis du HCSF (Haut conseil de stabilité financière), mais qui s'est accélérée avec la crise sanitaire du coronavirus.
Qu’en est-il de la location ?
Avant la crise sanitaire, les Français optaient volontiers pour la location d’un bien immobilier. La majorité d’entre eux jugeait ce mode adéquat, préférant payer par mensualités régulières leur habitation même si le loyer pouvait être révisé à la hausse selon l’état du marché immobilier.
Toutefois, depuis la reprise des activités immobilières faisant suite au déconfinement en France, le paradigme semble changer. La plupart des recherches effectuées par les internautes se sont en effet soldées par l’achat d’un bien immobilier. 67 % d’entre elles ont abouti à l’achat ou la vente d’un logement après l’obtention d’un prêt. Inversement, seulement 33 % ont conduit à la location*. Pourtant, malgré ces statistiques, une préférence pour les locations loin des grandes métropoles semble nettement se dégager.
Pourquoi les Français préfèrent-ils louer en campagne après le déconfinement ? De nombreuses raisons peuvent être avancées. Il est commode de citer par exemple l’envie de « changer d’air » ou de « casser la routine ». Vraisemblablement, le confinement a bouleversé les habitudes immobilières.
Même s’il faut mentionner le prolongement de la trêve hivernale, interdisant les expulsions de locataires jusqu’au 10 juillet, aucune autre mesure n’a jusqu’ici été prise. Toutefois, avec l’impact économique de la crise sanitaire, une baisse importante des revenus est perceptible. Beaucoup de locataires se trouvent en difficulté avec des impayés. L’Agence nationale d’information sur le logement (ANIL) et son réseau d’agences départementales (ADIL) proposent un numéro vert pour orienter les propriétaires et les locataires qui rencontrent une situation d’impayé de loyer : 0805 16 00 75.
Quelles évolutions dans les plans des Français ?
C’est un doux euphémisme, le confinement a eu un réel impact sur l’immobilier. Il a permis à de nombreux ménages de réévaluer leurs besoins en matière de logement et d’établir de nouveaux critères pour l’achat d’un bien et l’obtention de crédit. Les Français qui avaient des projets immobiliers ont pour la plupart maintenu leur acquisition après le déconfinement. Seulement quelques-uns ont dû reporter ou annuler leur projet d’achat immobilier. Les raisons varient d’une personne à une autre. Entre autres, des inquiétudes liées au remboursement du crédit se sont faites sentir. L’envie d’un changement plus radical semble également être toujours présente avec de nouvelles demandes dans les recherches de biens immobiliers.
Un regain d’intérêt pour les espaces extérieurs
Le confinement a été une période difficile pour tout le monde, mais surtout pour les ménages qui ne disposent pas d’un balcon ou d’un petit jardin à portée de main. Il est dès lors évident pour tout nouvel acquéreur de choisir un logement disposant d’un espace externe ou d’un jardin.
Le critère de l’espace extérieur est entré dans les habitudes. Pour preuve, entre janvier 2020 et juin 2020, la recherche « maison avec jardin » ou « bien immobilier avec espace extérieur » est passée de 43 % à 78 % sur les moteurs de recherche. En dehors de l’option « jardin » qui apparaît systématiquement dans les requêtes, des internautes se montrent encore plus précis. Les requêtes courantes incluent dès lors les mots « rez-de-chaussée avec balcon », « espace extérieur à Paris » ou plus simplement le mot-clé « maison ».
L’accès au réseau Internet ou à la fibre optique
L’accès au réseau Internet semble également être devenu un critère de sélection majeur dans l’immobilier. Le télétravail a représenté l’alternative la plus sûre pendant la période du confinement. Ainsi, il est indispensable pour tout logement mis en vente ou en location de disposer d’un accès au réseau Internet ou de la fibre optique. C’est ce qui ressort de la même étude de SeLoger : 53 % des acquéreurs d’un bien immobilier ont intégré le critère « Internet » dans leur recherche. Dans le même temps, 24 % des internautes optent à présent pour des appartements plus grands avec une salle isolée pour le télétravail.
Quelles procédures en cette période de post-confinement ?
À l’image de tous les autres secteurs, le marché immobilier post-confinement semble obéir à des procédures strictes et souvent difficiles à bien identifier. Mêlant nouveauté et respect des engagements antérieurs, l’attention qui y est portée apparaît invariablement comme la clé d’un redémarrage efficient du secteur.
La prise en compte des protocoles sanitaires
Afin d’intégrer une bonne prise en compte du protocole sanitaire faisant suite au déconfinement, les syndicats FNAIM (Fédération nationale de l’immobilier) et UNIS (Union des syndicats de l’immobilier) ont rapidement publiés un guide de sécurité sanitaire. Traitant aussi bien du fonctionnement des agences, des solutions pratiques pour l’organisation des assemblées générales de copropriété ou de l’état des lieux, nombre de conseils avisés y figurent. Car le risque inhérent au coronavirus est toujours bien présent, obligeant l’activité immobilière à s’adapter à ce contexte inédit. Tout cela avec en toile de fond l’idée de garantir la pleine intégrité sanitaire de tout un chacun. Dans cette optique et sur la base de ces recommandations, chaque réseau d’agences immobilières a instauré son protocole sanitaire (gants, masques, gels hydroalcooliques voire surchaussures) pour garantir la sécurité lors des différentes visites de biens.
Le respect du protocole sanitaire de prévention est donc toujours plus que jamais de mise. Ainsi, pour prendre le seul exemple de l’investissement locatif, les propriétaires se doivent de filtrer les candidatures des locataires potentiels en amont pour recevoir uniquement ceux qui les intéressent réellement. Tout au long du processus, allant de la visite à la signature, les propriétaires doivent prendre certaines mesures. Outre les gestes barrières, ils doivent aussi laver les clés au moment de l’échange, éviter d’utiliser le même stylo que les visiteurs, aérer le logement entre 2 visites, etc.
Aucune disposition spécifique n’impose en revanche au bailleur de désinfecter ses logements pour lutter contre le coronavirus. Seules les règles classiques s’appliquent : un logement propre et des équipements en bon état. Néanmoins, en cette période de crise sanitaire, pour rassurer les potentiels locataires, il apparaît judicieux de désinfecter les logements entre 2 locataires et de le faire savoir. En outre, les diagnostics techniques obligatoires pour louer un logement (performance énergétique, état des risques, électricité, etc) sont de nouveau possibles dans le strict respect des règles sanitaires.
Des règles pré-confinement demeurant intangibles
La crise sanitaire n’a toutefois pas tout changé sur le plan procédural dans le secteur de l’immobilier. Ainsi, en tant que vendeur d’un bien, si un compromis de vente a déjà été signé avant ou pendant le confinement (à distance), l’acheteur ne peut annuler la vente. Le délai de rétractation de 10 jours autrefois suspendu à cause du confinement est de nouveau effectif. Passé ce délai, l’acquéreur ne bénéficie d’aucun recours pour revenir sur sa décision. La vente est donc conclue dans les conditions prévues lors de la signature.
Sachez également que depuis le confinement, le notaire peut établir un acte notarié sur support électronique lorsque le vendeur et l’acheteur ne sont pas présents ni représentés.
Par ailleurs, si vous aviez mis en vente votre logement avant le confinement et que vous n’avez pas encore trouvé acquéreur, les nouveaux prix du marché s’appliquent logiquement. Et en ce qui concerne les diagnostics immobiliers obligatoires déjà effectués, vous ne serez certainement pas contraint de les refaire, sauf si votre bien était en vente depuis plusieurs mois avant la crise.
Pour conclure, ayez bien les yeux rivés sur les chiffres de la rentrée ! Il y a fort à parier qu’ils vont dessiner les nouvelles tendances du marché immobilier des prochains mois, voire même des prochaines années. Même s’il semble déjà bien acquis qu’il sera durablement bien différent de celui ayant précédé le confinement.