La situation d'urgence sanitaire actuelle, liée à l'épidémie de Covid-19, est totalement inédite. Elle oblige à repenser les façons de fonctionner et doit amener à une réflexion profonde sur les changements à opérer au sein de la société, dont les nouvelles mesures mises en place sont les prémices. En France, comme dans beaucoup de pays touchés de plein fouet par la crise, les conséquences sont nombreuses : fermeture de certains lieux publics, déploiement du télétravail pour contenir la baisse inévitable de la productivité et tensions à l'hôpital. L'immobilier est un des secteurs qui a été le plus impacté par la crise et le volume des achats s'en ressent. Alors, quels constats peut-on faire sur les prix de l'immobilier suite à la crise du coronavirus ?
Quelle est la tendance pour les prix immobiliers ?
L'immobilier ancien résiste à la crise
Le marché immobilier de l'ancien a souffert de la crise pendant les 2 mois liés au confinement décrété par le gouvernement. L'impossibilité de visiter des biens immobiliers à la vente en raison des mesures sanitaires, la suspension d'activité des agences immobilières et des offices notariaux ont mis un frein aux achats et aux ventes. Les spécialistes du secteur prévoient une diminution de 150 000 transactions pour l'année 2020 en France, soit environ 15 %. Mais les prix n'ont pas chuté pour autant, bien au contraire. On assiste même à une hausse de près de 5 % par rapport à 2019, aussi bien à Paris qu'en province, sur les premières semaines de l'année. Actuellement, les prix immobiliers semblent se stabiliser. Les transactions immobilières qui se concluent aujourd'hui depuis le déconfinement sont principalement celles engagées avant la crise. Il faudra donc attendre plusieurs mois pour mesurer pleinement l'impact de la crise sur l'immobilier.
Des prix à la hausse également dans l'immobilier neuf
Dans certaines régions et villes, les prix s'envolent ! C'est le cas notamment en Bretagne et tout particulièrement à Brest, où l’augmentation de plus de 20 % du coût au m² pour un logement neuf n’est pas passée inaperçue. Cette hausse est due à la forte demande en maisons individuelles pendant le confinement. À Paris, les transactions immobilières sont toujours aussi nombreuses et pourraient le demeurer, tant l'offre est insuffisante par rapport aux besoins en logements.
Comment se comporte le marché français par rapport à ses voisins européens ?
Dans un article du mois de mai 2020, le site web mysweetimmo.com fait un état des lieux de la situation du marché immobilier français et de celui de ses voisins européens. Il revient notamment sur un élan largement enrayé par la crise sanitaire.
L'essor du marché immobilier français stoppé net par le Covid-19
Le marché français connaissait une période florissante avant le Covid-19 : achats immobiliers à la hausse, baisse des taux d'intérêt et dispositifs fiscaux avantageux dynamisaient l'attrait des investisseurs. Mais la crise sanitaire est passée par là, portant un coup sévère à l'euphorie des premières semaines de l'année. L'indice du marché locatif s'est effondré jusqu'à atteindre -8, alors qu'il était de +14 fin 2019.
Les voisins européens de la France connaissent eux aussi des difficultés
Les autres pays européens ne sont pas épargnés par la situation sanitaire et économique. La Grèce, le Portugal et la Hongrie enregistrent les baisses les plus significatives en termes de solde net (la différence entre les actifs financiers et la dette financière) par rapport au trimestre précédant l'épidémie de Covid-19, respectivement -89, -90 et -88. Les Pays-Bas (-38), le Royaume-Uni (-30) et la Suisse (-27) s'en sortent plutôt bien, tandis que les grandes puissances que sont la France et l'Allemagne se situent entre deux (-58 et -56).
Les investisseurs seront-ils toujours au rendez-vous malgré la crise et des prix incertains ?
La crise a plongé des secteurs financiers comme la bourse dans le doute et l'immobilier reste une valeur sûre.
À quoi doit-on s'attendre en termes d'investissements immobiliers dans les mois à venir ?
La crise sanitaire, devenue une crise économique pour la plupart des secteurs d'activité, pose la question des intentions des investisseurs à plus ou moins long terme. Sans surprise, ce sont les commerces, les locaux possédant des bureaux ou encore les modifications logistiques des chaînes d'approvisionnement qui devraient apporter des changements sur l'attitude des potentiels acheteurs. Avec le développement du télétravail, le marché immobilier des locaux abritant des bureaux risque de connaître un fort déclin. A contrario, la volonté de renouer avec un commerce de proximité pourrait insuffler une nouvelle dynamique sur un secteur jusqu'ici délaissé de l'immobilier. Concernant les investisseurs dans l'immobilier résidentiel, l'envie d’acquérir sa résidence principale ou de réaliser un placement locatif est toujours bien présente même si les projets d’achat évoluent. C'est ce que démontre une étude publiée récemment par le promoteur Capelli et l'institut Poll & Roll, dans laquelle il révèle que 63 % des Français qui avaient un projet d'achat avant l'épidémie de Covid-19 souhaitent le maintenir. Par ailleurs, 57 % d'entre eux s’orientent désormais vers de nouveaux types de biens, notamment des logements plus grands et pourvus d'un extérieur.
Les maisons avec jardin plébiscitées par les acheteurs depuis la crise du coronavirus
La crise du coronavirus et le confinement qui en a découlé font apparaître de nouvelles tendances sur le marché de l'immobilier. L'une d'elles se dégage tout particulièrement : de plus en plus de Français s'orientent vers l'achat d'une maison avec un jardin (ou a minima un appartement avec une terrasse), quitte à s'éloigner des villes. Les annonces des mesures sanitaires et les restrictions de sorties pendant le confinement ont eu un impact sur les envies des acheteurs, qui souhaitent désormais majoritairement pouvoir profiter d’un extérieur. La campagne et sa tranquillité font rêver même le plus convaincu des citadins. Il y a donc fort à parier que des micromarchés seront visibles dans les prochains mois, dont probablement celui des maisons avec jardin. Même s'il ne s'agit pour l'instant que d'une projection, les prix et les achats immobiliers de cette catégorie de biens pourraient bien monter en flèche. L'épidémie de coronavirus a un impact significatif sur les prix de l'immobilier. Si le nombre de transactions a fortement diminué pendant la crise, les nouvelles mesures de distanciations sociales adoptées depuis le début du déconfinement permettent de reprendre les visites et les clients sont de retour dans les agences immobilières. La réouverture des banques offre à nouveau la possibilité aux potentiels acquéreurs de contracter un crédit immobilier. Si la baisse des prix semble moindre pour le moment, cette tendance annonce-t-elle pour autant un maintien de l'état du secteur de l'immobilier d'ici la fin de l'année ? Rien n'est moins sûr et la réponse est attendue dans les semaines à venir.