Crédit immobilier : quelle est la limite d’âge pour emprunter ?
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Le crédit immobilier reste l’une des principales solutions de financement auxquelles les Français de tout âge ont recours pour acheter un bien. Il est possible d’emprunter à 25, 30, 50 ans voire à la retraite pour devenir propriétaire ! Cependant, en fonction de l’âge, les offres des banques varient fortement. Jusqu’à quel âge est-il possible d’emprunter ? Comment obtenir un prêt immobilier après 50 ans ? Les réponses dans cet article.
Conditions d’emprunt selon l’âge
La loi française n’impose aucune limite d’âge pour l’emprunt immobilier. Théoriquement, vous pouvez donc obtenir un crédit pour le financement de votre maison ou appartement à n’importe quel âge. Un jeune actif peut prétendre à un prêt immobilier dès qu’il est majeur et en a la capacité financière. Il en va de même pour un senior à la retraite.
Mais dans la pratique, les choses diffèrent. Les établissements bancaires ne proposent par exemple pas les mêmes conditions à tous les demandeurs de crédit immobilier.
Les critères d’âge imposés par les banques
L’âge constitue un des éléments qui servent à définir le profil emprunteur d’un demandeur de crédit immobilier. Plus il est avancé, plus les garanties et les informations requises par l’organisme prêteur sont importantes.
Les limites d’âge pour l’obtention d’un crédit immobilier
Un prêt immobilier s’étend souvent sur 20 ans. Par conséquent, les organismes financiers hésitent à accorder un financement aux personnes de plus de 60 ans.
L’accès à l’achat immobilier se trouve compliqué pour les demandeurs de cette catégorie, car les organismes prêteurs les considèrent comme des profils plus à risques. Ils craignent des difficultés de remboursement, notamment en cas de baisse de revenus à la retraite ou de maladie.
Les critères de sélection des banques
Les organismes financiers privilégient les emprunteurs type « jeunes actifs » pour diverses raisons. Généralement en début de carrière, il y a de fortes chances que leurs capacités financières augmentent au fil des ans.
De plus, à 30 ou 35 ans, ils sont encore loin de l’âge de la retraite. Ils peuvent donc supporter le remboursement d’un crédit immobilier sur 20 ans. Ils sont aussi moins enclins aux problèmes de santé liés à la vieillesse.
À l’inverse, les emprunteurs de plus de 65 ans sont considérés comme des profils risqués. En dehors de la baisse de revenus, ils doivent aussi supporter le coût de l’assurance du prêt qui augmente considérablement à partir d’un certain âge. Or, l’assurance emprunteur peut représenter jusqu’à 30 % du coût total du prêt immobilier ! De quoi fortement impacter la capacité d’emprunt.
Les conséquences de l’âge sur le taux d’emprunt
La solvabilité des profils plus âgés est souvent questionnée par les établissements financiers et les sociétés d’assurance. S’ils estiment que votre profil d’emprunteur comporte trop de risques, ils refuseront votre demande. Ils peuvent aussi imposer des exclusions de garantie ou une surcote sur votre prime d’assurance.
En général, les contrats d’assurance groupe des banques acceptent de couvrir les emprunteurs jusqu’à 65 ans. Mais plus l’âge avance, plus le taux de l’assurance emprunteur augmente. Au-delà de 70 ans, les garanties prévues en cas d’invalidité, de perte d’autonomie et de décès ne sont plus valables dans certains contrats groupe.
Pour une meilleure couverture par la garantie emprunteur à 65 ans ou plus, 2 choix s’offrent à vous : souscrire une assurance moyennant une prime plus élevée ou recourir à la convention AERAS.
Les solutions pour emprunter en tant que senior
Malgré les obstacles pour l’obtention d’un crédit immobilier pour les seniors, certains organismes prêteurs peuvent donner une réponse favorable. Découvrez quelques astuces pour optimiser vos chances et réaliser votre projet d’achat immobilier.
Se constituer un dossier solide
Première règle pour obtenir un prêt immo : la constitution d’un dossier complet et solide. Cette condition est d’autant plus importante lorsque vous avez 65 ans ou plus. Voici quelques astuces pour augmenter vos chances d’obtenir un financement.
Les documents de demande de crédit immobilier aident la banque à déterminer la capacité d’emprunt du demandeur.
L’emprunteur doit donc fournir :
- une copie de sa carte d’identité ou de son passeport ;
- les documents qui attestent de sa situation familiale (livret de mariage, livret de famille, certificat de Pacs) ;
- les 3 dernières fiches de paie pour les salariés ;
- les déclarations annuelles de chiffre d’affaires des 3 dernières années pour les entrepreneurs ;
- les 3 derniers relevés bancaires ;
- les 2 derniers avis d’imposition ;
- tous les documents relatifs à votre projet immobilier.
Si vous êtes titulaire d’une assurance vie, joignez les documents justificatifs à votre requête. Cela contribuera à vous donner une bonne image auprès du prêteur.
L’importance de l’apport personnel
L’apport personnel du senior peut faire toute la différence pour le traitement de sa demande. En général, il est fixé à 10 % du montant total de l’emprunt. Cet argent permet de couvrir les frais annexes du prêt immobilier (frais de dossier, de notaire, d’agence immobilière, de garantie, etc.).
Mais avec un apport personnel plus conséquent, vous serez davantage pris au sérieux par la banque. Cette somme vous permettra également de réduire la durée du crédit ou le coût des mensualités. De quoi rassurer votre banquier sur votre solvabilité.
Les alternatives au crédit immobilier traditionnel
Vous en avez assez d’essuyer des refus de la part des établissements financiers ou des sociétés d’assurance ? Ne baissez pas les bras. Voici les meilleures alternatives pour votre situation.
Les prêts immobiliers réglementés
Des crédits immobiliers réglementés subventionnés par l’État facilitent l’acquisition immobilière des citoyens français. Ce financement est accordé sous conditions de revenus et peut apporter un véritable coup de pouce pour les seniors qui n’arrivent pas à obtenir un emprunt classique.
Parmi les crédits dans cette catégorie : le prêt à taux zéro et l’éco-prêt à taux zéro. Leurs intérêts sont entièrement pris en charge par l’État. En plus d’augmenter votre pouvoir financier et votre capacité d’emprunt, ils vous permettent de réaliser des économies.
Les prêts hypothécaires
Le prêt hypothécaire fonctionne selon un principe assez simple : le demandeur met un bien immobilier en gage. Il peut s’agir de celui qui sera acquis par l’emprunteur, ou un autre qui fait déjà partie de son patrimoine.
Ainsi, en cas de difficultés de remboursement, la banque pourra saisir le bien hypothéqué et le mettre aux enchères pour solder le prêt immobilier. Il convient particulièrement aux personnes âgées, qui peuvent déjà posséder un ou plusieurs biens immo à hypothéquer pour obtenir le financement recherché.
Les prêts viagers hypothécaires
Le prêt viager hypothécaire repose sur le même principe que le crédit hypothécaire. Ici, l’hypothèque porte sur le bien à acquérir. L’acheteur n’a pas à rembourser le capital ni les intérêts du prêt : cela se fera au moment de son décès. Concrètement :
- si les héritiers ne veulent pas conserver le bien : la banque le mettra en vente. Si le montant de la vente dépasse le montant dû, la banque empoche la différence. Dans le cas contraire, les héritiers n’auront rien à payer ;
- si les héritiers veulent conserver le bien : ils devront payer à la banque les sommes dues, prévues au contrat.
Ce prêt, proposé par quelques établissements spécialisés, permet aux personnes âgées d’accéder à un financement pour réaliser un projet immobilier sans supporter la pression du remboursement.
Les conséquences sur la succession
Vous avez plus de 65 ans et souhaitez obtenir un crédit immobilier ? Restez toutefois vigilant aux conséquences d’un prêt immobilier sur votre succession.
La succession se prépare si vous voulez offrir les meilleures conditions à vos héritiers.
Si le décès se produit alors que le remboursement du prêt n’est pas encore terminé, l’assurance emprunteur prend totalement en charge le montant restant du crédit. Cependant, les héritiers peuvent se retrouver à rembourser les mensualités si la mort survient dans une situation qui fait partie des clauses d’exclusion de l’assurance décès : suicide, consommation de stupéfiants ou autre.
Dans ce cas, les successeurs peuvent choisir :
- d’accepter l’héritage et rembourser le prêt en cours ;
- de décliner le legs. La banque récupère alors le bien immobilier pour solder les dettes.
- Même si la loi ne prévoit pas de limite d’âge, les banques sont réticentes à accorder des crédits immobiliers aux seniors.
- Un apport personnel conséquent aide à convaincre les structures bancaires si vous demandez un prêt à plus de 65 ans.
- Les crédits hypothécaires constituent des alternatives pour obtenir les fonds nécessaires à la réalisation d’un projet immobilier.