Comment investir dans le vin et rentabiliser son placement ?
Sommaire
Au même titre que l’art, le vin fait partie des investissements « plaisir » qui offrent une belle rentabilité. Bonne nouvelle pour les particuliers qui souhaitent se lancer : le milieu des vins n’est pas le club fermé qu’il était auparavant. Avec l’apparition des enchères en ligne et de nouveaux services pour les particuliers, investir dans le vin devient nettement plus accessible qu’il y a quelques années.
Tour d’horizon de cet investissement qui allie plaisir et long terme.
Investir dans le vin : comment choisir le type de placement qui vous correspond ?
Tout investissement nécessite d’avoir certaines connaissances dans le milieu, et le vin ne déroge pas à la règle. C’est pourquoi il est très important de choisir le type de placement en fonction de vos connaissances dans le domaine, mais aussi (et surtout) de votre budget. Voici les 4 solutions :
- se constituer une réserve personnelle ;
- investir dans une cave ;
- placer votre argent dans un fonds d’investissement ;
- louer des terres viticoles.
Se constituer sa réserve personnelle
Acheter une bouteille et la conserver chez vous : voilà l’investissement le plus simple pour vous lancer dans le vin. Pour remplir votre cave, vous pouvez vous rendre :
- chez un producteur ;
- chez un détaillant (cave à vin, où l’offre est plus grande) ;
- dans une vente aux enchères (il existe aussi des enchères en ligne).
Seulement, la réussite de votre investissement dépend d’une chose : la conservation de votre vin. Pour garder toute sa qualité au fil des années, les conditions doivent être optimales. La meilleure solution reste d’acheter une cave à vin électrique.
Garder ses bouteilles à la maison n’est pas sans risque. Vérifiez votre contrat d’assurance habitation pour être certain d’être bien couvert.
Si l’achat d’une cave ne fait pas partie de votre projet d’investissement, vous pouvez toujours louer les services d’un garde-vin. Moyennant quelques euros par bouteille, vous êtes sûr que vos bouteilles seront conservées dans des conditions idéales par des professionnels.
Investir dans une cave
Si vous recherchez une solution clé en main, choisissez les caves d’investissement. Le principe est simple :
- soit vous sélectionnez les bouteilles (ce qui requiert une certaine connaissance du monde vinicole) ;
- soit vous laissez au prestataire le soin de les choisir pour vous.
Grâce au réseau de votre prestataire et à son expertise, vous obtenez de solides garanties de réaliser un bon investissement. En plus, il se charge de la gestion et de la revente, qui est assurée : 2 tâches difficiles pour les non-initiés. De quoi vous assurer des placements avec de plus faibles risques.
Petite ombre au tableau : le ticket d’entrée est relativement élevé, à partir de 10 000 voire 20 000 €.
Placer votre argent dans un fonds d’investissement
Si vous recherchez à diversifier votre patrimoine sans acquérir directement de bouteilles, le fonds d’investissement sera la solution. Aujourd’hui, Uzès Grands Crus, un fonds français créé en 2012, domine le marché. Nobles Crus, un fonds luxembourgeois créé en 2007, était son grand concurrent mais est gelé depuis 2013 par l’autorité financière luxembourgeoise.
Ici, les investisseurs ne recherchent qu’un simple placement financier. Vous n’êtes pas propriétaire de bouteilles, mais simplement d’actions dans un fonds. À noter que les minimums de souscription sont assez élevés, ce qui peut constituer un frein pour certains investisseurs. À titre d’exemple, il est de 30 000 € chez Uzès Grands Crus.
Louer des terres viticoles
Être locataire d’un domaine en France vous fait rêver ? Lancez-vous dans un groupement foncier viticole (GFV) ! En rejoignant un groupe d’investisseurs, vous financez une société civile qui assure la gestion d’un domaine viticole. Les terres sont exploitées par un agriculteur et vous bénéficiez d’une quote-part en fonction de votre montant d’investissement (à partir de 5 000 €).
Avec le GFV, à vous de choisir vos revenus entre :
- un revenu en nature, avec des bouteilles au prix « propriétaire » ;
- un revenu en espèces, avec des dividendes.
Ce type d’investissement demande de la patience, car vous participez au processus de fabrication du vin. Il peut durer plusieurs années, selon le nombre d’années de maturation nécessaires. Le bail dure 18 ans minimum, il est reconduit tacitement tous les 9 ans à la fin de ce dernier. C’est un bon compromis pour faire un investissement sur le long terme et profiter de quelques bouteilles de bons vins à prix réduit.
Investir dans le vin : connaître la rentabilité et le risque
Le vin est un produit très fragile dont les prix varient avec les années. Les investissements dans le vin sont donc risqués, car :
- le vin peut être mal conservé et perdre en qualité ;
- il existe un grand risque de contrefaçon ;
- certains vins ne se bonifient pas avec le temps ;
- la durée de détention moyenne pour avoir une rentabilité intéressante est de 10 ans.
Pour toutes ces raisons, il est généralement conseillé de ne consacrer que 5 % de son patrimoine à ce type d’investissement. Vous pouvez monter jusqu’à 10 % si vous êtes connaisseur, mais tous les professionnels auront le même avis sur le sujet : n’allez pas au-delà.
Investir dans le vin : les conseils pour bien choisir son vin
Pour réussir votre investissement, vous devez miser sur les bons vins. Voici quelques conseils à appliquer pour bien choisir.
Les 3 critères indispensables pour choisir un bon vin
Le succès d’un investissement réussi réside tout d’abord dans le choix du vin :
- Choisissez des vins de garde. Ce sont ceux qui prennent en valeur et qui vieillissent bien.
- Orientez-vous vers des vins rares. Moins un vin est distribué, plus il est demandé, et plus son prix sera élevé. L’effet est le même pour les vins anciens. S’ils sortent d’un domaine reconnu, ils seront très recherchés dans le monde entier.
- Enfin, ne sélectionnez que des vins de qualité reconnus par les professionnels du milieu.
Conservez vos vins millésimés sur une durée de 8 ou 12 ans si vous voulez réussir votre placement.
Miser sur les régions traditionnelles
En investissement, misez toujours sur des valeurs sûres. La France est réputée dans le monde entier grâce à ces 3 régions :
- Les vins de Bordeaux profitent d’une grande réputation à l’international, et notamment sur le marché chinois.
- Les vins de Bourgogne, qu’ils soient rouges ou blancs, font partie des incontournables.
- Les vins de la vallée du Rhône complètent le podium et ses grands crus ont la cote depuis quelques années.
Les meilleurs placements financiers se trouvent dans les bouteilles situées entre 60 et 200 euros. Les prix des grands crus sont trop élevés pour faire un investissement intéressant sur le moyen terme.
Faire le pari d’autres régions viticoles
Le marché du vin français ne se réduit pas qu’aux régions traditionnelles. L’hexagone recèle de domaines qui tirent leurs épingles du jeu dans le Jura, en Alsace ou en Provence. C’est une très bonne façon de diversifier sa cave avec des domaines aux 4 coins du pays.
Suivre les tendances de demain
Les domaines ne font pas tout. La grande tendance du moment ? Les vins biologiques et biodynamiques. La demande pour ces vins « nature » grandit et il ne serait pas étonnant de voir leurs prix s’envoler dans les prochaines années sur le marché mondial. Parmi les plus connus, vous trouverez :
Région |
Propriété |
---|---|
Bordeaux |
Château Pontet-Canet, Château Palmer |
Bourgogne |
Clos des Papes, Domaine de la Vieille Julienne |
Vallée du Rhône |
Domaine de La Romanée-Conti, Domaine du Comte Liger-Belair |
- Pour investir, vous pouvez constituer votre réserve personnelle, investir dans une cave, placer votre argent dans un fonds d’investissement ou louer des terres viticoles.
- Les investissements dans le vin ne sont pas sans risque, car il peut perdre en qualité avec le temps. N’y consacrez que 5 voire 10 % de votre patrimoine.
- Choisissez des vins de garde, rares et reconnus par les professionnels. Diversifiez aussi les régions traditionnelles (Bordeaux, Bourgogne, vallée du Rhône) avec d’autres régions viticoles et des vins tendance (biologiques, biodynamiques, etc.).