Crowdfunding, crowdequity et crowdlending : quelles différences ?
Sommaire
Vous avez sûrement déjà entendu parler du crowdfunding, mais savez-vous exactement de quoi il s’agit ? Le crowdfunding, ou financement participatif, est un mode de financement alternatif qui doit son succès à l’essor des plateformes collaboratives sur Internet. Il en existe plusieurs types, avec différents modes de fonctionnement pour les porteurs de projets et pour les investisseurs. Ooinvestir fait le point : vous saurez tout sur les différences entre cowdfunding, crowdlending et crowdequity !
Comment fonctionne le crowdfunding ?
Définition
Le crowdfunding désigne le principe du financement participatif dans sa globalité. À l’origine, il permettait de faire valider un projet par la foule, the « crowd » en anglais. Cet outil de financement a largement gagné en popularité grâce à Internet : il permet aujourd’hui à des porteurs de projets de bénéficier du soutien financier de particuliers via une plateforme Web. Aussi, le crowdfunding permet de recevoir des financements par un autre moyen que le circuit bancaire traditionnel. Il s’adresse notamment aux entrepreneurs qui ne souhaitent pas ou qui ne peuvent pas souscrire un crédit auprès d’une banque, ou à ceux qui testent la pertinence de leur activité avant de se lancer.
Objectifs
Le crowdfunding peut répondre à plusieurs objectifs, dans des domaines variés :
- Créer une entreprise ;
- Développer ou reprendre une activité ;
- Financer une association ou une proposition artistique ;
- Investir dans un programme immobilier.
Pour les internautes qui décident de participer, cela permet de soutenir des propositions par conviction, voire d’obtenir un certain rendement selon le type de financement. Par exemple, il est possible d'investir en crowdfunding immobilier via un PEA-PME.
Pour savoir si une plateforme de crowdfunding est fiable, vérifiez qu’elle détient l’un de ces statuts ou agréments : Conseiller en Investissement Participatif (CIP) par l'Autorité des Marchés Financiers (AMF), Intermédiaire en Financement Participatif (IFP) par l’Organisme pour le Registre des Intermédiaires en Assurance (ORIAS) ou Prestataire de Services d'Investissement (PSI) par l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR).
Les différents types de financements participatifs
Le crowdfunding englobe plusieurs types de financements, qui diffèrent selon leur fonctionnement.
- Le don (que l’on appelle aussi crowdfunding) : les internautes apportent une contribution financière à un projet posté sur une plateforme dédiée, avec des contreparties, ou sans. Elles peuvent revêtir plusieurs formes : un objet symbolique ou un article en pré-commande.
- Le prêt, qui correspond au crowdlending ou crowdfunding immobilier ;
- L’investissement en crowdequity : participation au capital de l’entreprise.
Comment fonctionne le crowdlending ?
Cette branche du financement participatif fonctionne sous forme de prêt : des particuliers prêtent de l’argent à une entreprise via un site. Ils sont remboursés à la fin d’une période donnée, avec ou sans intérêt.
Pour les structures qui empruntent, ce système permet de couvrir certaines dépenses non prises en charge par les banques. Pour les internautes qui prêtent, il peut s’agir d’un moyen d’obtenir un retour sur investissement.
Il existe trois modes de financement :
- Les prêts remboursés sans intérêt, plafonnés à 5 000 euros par programme ;
- Les prêts remboursés selon un taux fixé à l’avance, plafonnés à 2 000 euros par programme ;
- Les minibons : des titres spécifiques au financement participatif, remboursables à une date fixe. Leur durée maximum est de 5 ans.
Comment fonctionne le crowdequity ?
Également appelé equity crowdfunding, ce dispositif consiste à participer au financement d’une entreprise ou d’un projet sous forme d’actions ou d’obligations. La contrepartie versée aux investisseurs prend forme de dividendes ou d’intérêts.
Autre particularité de ce mode de financement : il peut donner droit à des avantages fiscaux pour les investisseurs.
Crowdfunding immobilier VS crowdlending : quelles sont les différences ?
Le crowdfunding immobilier est le terme qui désigne aussi un financement participatif pour une opération immobilière. Cela consiste à prêter, sur une courte durée, une somme d’argent qui va permettre à un acteur de l’immobilier de réaliser un projet de promotion ou l’achat d’un bien. Ce type d’investissement connaît une croissance importante : + 104 % du nombre de projets selon le dernier baromètre 2021 de la profession.
Il n’est pas très éloigné du crowdlending mais des différences existent.
Les contreparties et les rendements ne sont pas les mêmes
- Le modèle du crowdfunding immobilier repose sur la participation d’un certain nombre d’investisseurs pour le lancement d’un projet immobilier, majoritairement résidentiel (76 %). Dans la majorité des cas, il s’agit d’opérations de biens qui sont rénovés pour être revendus avec une plus-value. Ces opérations de crowdfunding se font par le biais de plateformes comme Anaxago, Fundimmo. Les rendements sont de l’ordre de 9 à 12 %.
- Dans le cas des prêts participatifs, l’investisseur finance le projet d’une PME : c’est un moyen alternatif au système bancaire. Mais, en échange, il reçoit des mensualités fixes, avec une part du capital remboursé et éventuellement des intérêts. Le rendement est déterminé à l’avance. Il n’y a pas de surprise : les taux pratiqués sont compris entre 6 et 9 %.
Des profils d’investisseurs éloignés
- Les projets proposés en crowdfunding immobilier sont soumis aux retards liés à la réalisation de l’opération : pendant tout ce temps, il n’est pas possible de récupérer des liquidités. En revanche, les retours sur investissement sont plus intéressants : cela correspond à des profils d’investisseurs qui ont une trésorerie inutilisée qu’ils veulent voir fructifier.
- L’investissement dans le crowdlending est différent : vous connaissez à l’avance le rendement de votre placement.
Equity crowdfunding VS crowdlending : le match !
Crowdequity et crowdlending sont deux modes de financement participatif, et c’est à peu près leur seul point commun. Dans le détail, ils sont bien distincts et conviennent à un type d’investisseur spécifique. Là où le premier est plus risqué avec une rentabilité attractive, le second est plus sûr et ne comporte pas d’avantage fiscal.
Le risque
- En crowdequity, les risques sont considérés comme élevés. En effet, un placement en actions est toujours plus risqué : en cas de problème, les actionnaires sont remboursés en dernier, après les prêteurs, et ne sont pas assurés de récupérer leur mise.
- Les risques liés aux investissements en prêts participatifs sont moyens. Même si ce dispositif suppose que l’entreprise s’engage à rembourser l’argent collecté, une faillite reste possible.
La rentabilité
- Avec un niveau de risque plus élevé, le crowdequity propose des investissements potentiellement très rentables, parfois de manière exponentielle.
- En participant à un financement sous forme de prêt, le taux d’intérêt est fixé à l’avance : entre 6 % et 9 % en moyenne.
La fiscalité
Investir en crowdlending ne donne droit à aucun avantage fiscal : les intérêts perçus sont soumis à l’impôt sur le revenu. En revanche, les investissements participatifs en actions permettent de bénéficier de réductions d’impôts sous conditions.
L’horizon et la durée des investissements
- Si vous choisissez un placement en prêt participatif, vous savez que la durée est cadrée : l’échéancier est fixé par contrat et la durée du prêt ne peut pas excéder 7 ans.
- En equity crowdfunding, aucune durée n’est fixée à l’avance et vous ne savez pas à quel moment vous pourrez percevoir des dividendes.
- Le crowdfunding est le terme générique qui regroupe toutes les formes de financements participatifs.
- L’investisseur peut soutenir des projets via des plateformes Web spécialisées. La participation peut se faire sous forme de don, de prêt ou d’actions.
- Le crowdfunding concerne aussi bien le financement du lancement d’un produit que des investissements immobiliers conséquents.
- Le crowdlending propose des rendements connus à l’avance mais sans avantage fiscal. C’est le contraire pour le crowdequity.