Investir en private equity grâce à l'assurance vie
Sommaire
En raison des derniers soubresauts sur les marchés financiers et des incertitudes économiques, de nombreux investisseurs sont en quête d’actifs indépendants de la bourse. Tout ceci favorise l’essor du private equity, qui affiche une croissance significative depuis plus de 10 ans avec des centaines de milliards d’euros en Europe. L’idée ? Mieux se prémunir des variations économiques brutales et préserver son patrimoine tout en contribuant au développement réel de l’économie. Si un tel investissement peut s’effectuer de façon directe, il est aussi possible d’y souscrire via un contrat d’assurance vie. Quel en est l’intérêt ? Comment cela fonctionne ? Ooinvestir vous explique tout !
Qu'est-ce que le private equity ?
Le terme « private equity » (en français : capital-investissement) désigne des capitaux propres appartenant à des personnes privées, et non inscrites sur le marché boursier. Investir dans ces capitaux, c’est donc placer son argent dans le capital social de firmes non cotées en bourse.
Cela s’oppose au public equity qui consiste à réaliser des transactions boursières.
En tant que « capital-investisseur », vous achetez des actions d’une entreprise locale, d’une start-up (investir dans une start up avec Anaxago), d’une PME à fort potentiel de croissance ou encore du projet d’un ami. Cela peut s’effectuer :
- soit directement, en achetant des actifs non cotés :
- lors de la création de la société ou de la start-up ;
- lors d’une procédure d’augmentation de capital ;
- lors d’une sortie de capital par un ancien actionnaire.
- soit indirectement, via des fonds spécialisés ou des supports spéciaux.
Il est également possible de privilégier un secteur d’activité plutôt qu’un autre, selon l’appétence de chaque investisseur.
Le private equity présente la particularité d’être ouvert aussi bien aux personnes physiques qu’aux personnes morales(holdings de participation, des sociétés de gestion, etc.).
Qu'est-ce que l'assurance vie ?
L'assurance vie désigne une enveloppe financière contenant plusieurs supports et qui permet au souscripteur de cotiser de l'argent en vue de :
- transmettre un capital donné à un bénéficiaire désigné (enfants, conjoint marié ou pacsé, concubin, frères et sœurs, etc.) ;
- préparer sa retraite ;
- ou financer un projet quelconque.
Grâce à son régime fiscal particulièrement attrayant, l’assurance vie différent du contrat de capitalisation constitue l’un des produits d’épargne les plus intéressants en France.
Un contrat d’assurance vie se décline en général en 2 fonds :
- le fonds euros : les fonds en euros sont des supports sécurisés avec un capital garanti. En plaçant votre épargne sur ces fonds, vous ne pouvez pas perdre votre mise. Les intérêts annuels générés s’ajoutent à votre capital puis sont réinvestis dans votre contrat. Cependant, le rendement reste relativement modeste ;
- les unités de compte : contrairement aux fonds euros, il n’existe aucune garantie en capital, mais le potentiel de rendement est plus élevé. Ainsi, avec les unités de compte (UC), vos fonds sont par exemple investis en SICAV (sociétés d’investissement à capital variable), en SCI (sociétés civiles immobilières), en SCPI (sociétés civiles de placement immobilier), en ETF dont la performance réplique un indice financier (le CAC 40 par exemple), en titres, etc
Et vous bénéficiez de garanties en cas de faillites de l'assureur.
Investissement en private equity via l'assurance vie : comment ça marche ?
L’investissement en private equity est théoriquement ouvert à tous via l’assurance vie. Toutefois, la loi prévoit quelques limitations.
Les conditions
La loi PACTE donne aux souscripteurs d’assurances vie la possibilité de placer jusqu’à 50 % du montant de leurs contrats en private equity. Autrefois exclusivement ouverts aux professionnels et aux institutions financières, les FCPR (fonds communs de placement à risques) deviennent ainsi à la portée de tous les épargnants.
Le FCPR fait partie des solutions principales pour investir en private equity.
Le fonctionnement
Pour se lancer en private equity avec l’assurance vie, il suffit de choisir une structure qui propose du capital-investissement et d’y souscrire une assurance vie. Dans certains cas, tout se fait en ligne, sans que vous n’ayez besoin de vous déplacer vers une entreprise spécialisée ou un assureur.
Depuis l’interface de la plateforme, vous pourrez alors souscrire un appel d’offre émis par une entreprise en besoin de financement et associée à des fonds communs.
Placer de l’argent dans un fonds commun via l'assurance vie ne peut se faire que par un contrat d'assurance vie multisupport. Vous devez choisir un contrat qui contient des supports d'investissement en FCPR. Une fois souscrit, vous pourrez investir dans le FCPR choisi en utilisant une partie des fonds disponibles dans votre contrat.
Investir en private equity via l’assurance vie : les avantages et inconvénients
Placer votre argent en capital-investissement via l’assurance vie vous garantit :
- une totale liquidité : en effet, les fonds placés ne sont pas bloqués. L’assureur garantit donc la liquidité de toutes les actions, y compris celles investies en FCPR. Mais le risque de perte de capital existe ;
- l’accès à une kyrielle de produits dont des fonds spécialisés ;
- une rentabilité annuelle à des taux très intéressants : 12,2 % en moyenne, selon une étude de France Invest et EY.
Le régime fiscal applicable est également très attractif. En cas de retrait de fonds au-delà d’une durée 8 ans, vous pouvez prétendre à un abattement de 4 600 € par personne et de 9 200 € par couple.
L’autre intérêt de loger un capital-investissement dans des polices d’assurance vie réside dans les bénéfices successoraux. En effet, pour tous vos versements effectués avant l’âge de 70 ans, exonération de droits sur les capitaux transmis s’applique dans la limite de 152 500 € par bénéficiaire.
L'assurance vie peut donc être utilisée comme un outil de réduction fiscale, puisqu’elle permet de profiter de mesures comme des taux d'imposition réduits.
Malgré tout, n’oubliez pas que, comme pour tout investissement en unités de comptes sur une assurance vie, le risque en capital est bien présent. L’argent investi n’est pas garanti ! Autre limite : les frais de gestion peuvent être plus élevés que ceux des autres placements. Enfin, certaines assurances vie ne proposent qu'une sélection limitée de fonds de private equity, ce qui peut limiter les choix d'investissement.
Investir en private equity en direct
Si l’apport en private equity peut s’effectuer via une assurance vie, ce n’est pas le seul moyen ! Vous pouvez également vous diriger directement vers un spécialiste du capital-investissement.
Les conditions de l’investissement
Tout d’abord, il faudra passer par des fonds d’investissement spécialisés. Il en existe 3 catégories principales :
- les FCPR : ils sont libres de gestion, à condition que vous ayez investi au moins 50 % de ces fonds dans des actifs non cotés ;
- les FIP (fonds d’investissement de proximité) : ils ont pour vocation de financer des start-up locales sur la base d’un critère de proximité. C’est le cas des FIP corses ;
- les FCPI (fonds communs de placement dans l’innovation) : ces fonds ont l’obligation de placer au moins 60 % de leur argent dans des entreprises ou start-up innovantes.
Le montant minimum à avoir pour souscrire à ces fonds communs dépend de chaque société de gestion. Si certains fonds sont accessibles dès 1 000 €, d’autres ne le sont qu’à partir de 100 000 €. Dans tous les cas, ils ont l’obligation d’être agréés par l’AMF (Autorité des marchés financiers).
Quid de l’intérêt d’un investissement direct ?
Placer directement de l’argent dans le private equity peut vous faire bénéficier d’une réduction d’impôt grâce aux FIP et aux FCPI. En effet, ces fonds bénéficient d’une incitation fiscale intéressante. L’épargnant pourra prétendre à une réduction fiscale de son impôt sur le revenu, allant de 18 % à 25 % du capital investi. En revanche, les apports y sont plafonnés à 12 000 € par personne et 24 000 € par couple.
Les inconvénients sont essentiellement liés à l’indisponibilité des fonds. Contrairement à un investissement via l’assurance vie, votre capital ne pourra être récupéré avant une durée de 5 à 10 ans, voire au-delà.
Il ne faut pas non plus oublier que les PME et les start-up locales sont des entreprises parfois fragiles, qui n’affichent pas la stabilité des grandes sociétés. Dès lors, il est important de ne pas y mettre tout votre argent. Il existe un risque réel de perte.
Constituez en parallèle une épargne de précaution et, pourquoi pas un portefeuille boursier liquide, sur une longue période.
Tableau comparatif de l’investissement en private equity en direct et via assurance vie
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Private equity via assurance vie |
Private equity en direct |
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Conditions |
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Fonctionnement |
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Fiscalité |
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Avantages et inconvénients |
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Quelques chiffres clés de l'investissement en private equity
Le private equity connaît un développement spectaculaire. Ces derniers mois, les prises de participation dans les capitaux d’entreprises non cotées par des fonds se sont multipliées à une échelle exponentielle.
Malgré la non disponibilité des fonds recommandée pendant environ 10 ans pour exploiter au mieux le potentiel du placement, les investisseurs affluent. En 2022, les fonds de private equity auraient récolté près de 12,4 milliards d’euros, selon l’AGEFI.
Face à d’autres actifs, le private equity a pris une longueur d’avance au point d’apparaître aujourd’hui comme un principal atout de diversification. Pour preuve, selon France Invest, le rendement net par an sur 10 ans s’élève à 11,7 %, nettement supérieur à celui des indices comme le CAC 40.
- Le private equity consiste à placer son argent dans le capital social d’entreprises non cotées en bourse.
- Cet argent peut être placé soit par le biais d’une assurance vie, soit via des fonds spécialisés.
- En passant par l’assurance vie pour le private equity, vous faites le choix d’une disponibilité de vos capitaux placés, d’une rentabilité intéressante et d’une fiscalité plus avantageuse.
- En optant pour un apport direct via des fonds spécialisés, vos investissements sont indisponibles pendant 5 à 10 ans.
- Cette option est toutefois avantageuse pour des investissements à moyen terme, contrairement à l’assurance vie qui s’inscrit plutôt dans le long terme.